Les boules de poils accumulées dans le système digestif du chat sont assez fréquentes.

Elles peuvent faire que votre chat tousse ou être à l’origine de vomissements voire même d’occlusion intestinale grave. Le plus souvent bénignes et faciles à traiter, il faut être vigilant face à son chat qui vomit des poils car certaines complications peuvent s’avérer sérieuses :

  • La formation de boules de poils chez le chat est un phénomène naturel et fréquent qu’il faut surveiller
  • Chaque chat ne présente pas le même risque face aux boules de poils. Nature du pelage, santé, soins, environnement sont autant de facteurs modulant le risque.
  • De simples poils en boule à l’occlusion intestinale, les complications peuvent être graves d’où l’importance de suivre son animal et d’en parler avec le vétérinaire.
  • Il convient d’identifier l’origine des vomissements et d’agir rapidement.
  • La gestion des boules de poils est simple mais demande peu d’effort.

Pourquoi le chat vomit des boules de poils ?

Le chat est un animal qui se lèche souvent, d’une part pour faire sa toilette et éliminer les poils morts mais aussi pour réguler sa température corporelle en humidifiant son pelage. En outre, lorsqu’il fait sa toilette, le chat absorbe en faible quantité la vitamine D synthétisée par certaines cellules présentes au niveau de la peau.

Le chat peut également exprimer une anxiété intermittente ou permanente par un comportement de léchage exacerbé.

La langue de chat est un véritable peigne qui ramasse beaucoup de poils !

La langue du chat présente des milliers de papilles cornées qui s’organisent comme un peigne dans lequel les poils morts s’accrochent. Une fois avalés ceux-ci se retrouvent dans le tube digestif et se mêlent aux selles car ils ne peuvent pas être digérés. Cependant, lorsqu’ils sont ingérés en trop grande quantité, ils s’accumulent en formant une boule dans le tube digestif et c’est là que des complications peuvent apparaître.

Conséquences et symptômes des boules de poils chez le chat

Les boules de poils chez le chat sont donc des poils morts avalés et accumulés dans l’intestin du chat au milieu des aliments en voie de digestion.

Ces amas poilus sont également appelés trichobézoards.

Les symptômes observés lorsqu’un chat présente ces amas de poils digestifs sont tout d’abord des vomissements. Le chat vomit alors la boule de poil associée à des aliments en petits amas pouvant ressembler à des selles.

Ne vous méprenez pas et observez bien votre chat au quotidien !

A un stade plus avancé, le chat peut aussi manger en moins grande quantité voire même devenir anorexique, tousser d’une façon très particulière comme s’il allait cracher ou tenter d’expulser ses boules de poils. Un chat qui tousse sans raison apparente peut tenter d’expulser une pelote de poils. 

La constipation peut apparaître et déboucher sur une complication plus grave :

l’occlusion intestinale susceptible d’entraîner la mort si le traitement n’est pas entrepris à temps.

Reconnaître une occlusion intestinale chez le chat :

Une occlusion intestinale peut être due à un trop gros bouchon de poils et d’aliments coincés dans le tube digestif de telle sorte que les intestins sont « bloqués ». Les symptômes peuvent alors être un chat qui bave à cause des nausées souvent suivies de vomissements systématiques dès que le chat boit ou essaie de manger, une absence de selles, une anorexie et même une distension de l’abdomen.

Le pronostic vital du chat est engagé et il faut alors consulter de toute urgence votre vétérinaire ou un vétérinaire de garde.

Chats à risques et facteurs favorisant l’apparition de boules de poils

Les éléments favorisant la formation d’une boule de poils chez le chat sont :

  • La longueur du pelage : les chats à poils longs ou mi-longs sont plus sujets aux boules de poils.
  • L’entretien du pelage : un chat brossé régulièrement aura moins de poils morts et donc en avalera moins.
  • La fréquence des traitements antiparasitaires : la présence de parasites externes comme les puces provoque des démangeaisons. Résultat : le chat se lèche plus et ingère plus de poils.
  • L’alimentation : un aliment de qualité riche en fibres permet d’améliorer le transit intestinal et donc d’éliminer plus efficacement les poils ingérés.
  • Le mode de vie : un chat d’appartement étant moins actif, son transit intestinal n’est pas stimulé par les balades au grand air, il passe plus de temps à se lécher… Le risque de formation de boules de poils intestinales est donc plus important chez un chat d’intérieur que chez un chat qui sort.
  • D’éventuels troubles du comportement : l’anxiété peut provoquer des troubles compulsifs et donc un léchage exacerbé.
  • L’âge du chat et des pathologies digestives présentées : en général, tout ralentissement du transit digestif peut favoriser l’apparition de boules de poils (chats âgés en particulier ou constipation chronique).

Ce qu’il ne faut pas faire face aux boules de poils de votre chat

Quand un chat a des boules de poils, les premiers signes sont généralement des vomissements et certains humains, très inspirés, tentent des remèdes piochés çà et là sur Google ou Facebook …

D’une part, il faut s’assurer de l’origine des vomissements.

D’autre part, il faut consulter un vétérinaire pour confirmer que le chat ne présente pas une autre pathologie.

Les huiles végétales sont digérées dans les intestins et comme elles sont absorbées, elles ne sont pas efficaces pour éliminer ces amas de poils. Il en est de même pour le beurre !

Comment éviter les boules de poils à votre chat ?

Les causes de vomissements chez le chat sont nombreuses. Surveillez bien votre chat : fréquence des vomissements, présence de poils dans les vomissements, appétit du chat, aspect et fréquence des selles… Si vous avez un doute sur la cause des vomissements ou si d’autres symptômes sont présents en même temps que les boules de poils : consultez votre vétérinaire rapidement !

De même, la consultation vétérinaire s’impose en urgence si des signes d’occlusion apparaissent : vomissements systématiques, absence de selles, anorexie…C’est une urgence ! Le pronostic vital du chat est engagé. 

Si votre chat ne régurgite que des boules de poils sans autre signe inquiétant, voici quelques solutions pour limiter leur absorption et éliminer plus efficacement ceux déjà avalés :

Brossage : c’est logique, plus vous brossez votre chat, plus vous éliminez les poils morts et moins il les avale en faisant sa toilette ! Il existe des étrilles très efficaces dont le résultat est souvent impressionnant. Habituez votre chat à être brossé dès son plus jeune âge pour éviter que ce moment de détente ne se transforme en bagarre.

Alimentation : une alimentation riche en fibres aide à mieux éliminer les boules de poils intestinales. Il existe des aliments spécifiquement étudiés pour les chats à poils longs ou mi-longs, mais étant peu sensible à ce type de marketing, je vous conseille de rajouter des courgettes bouillies aux croquettes habituelles de votre chat.

Traitement antiparasitaire : les démangeaisons provoquées par les parasites externes augmentent le léchage du chat et donc l’absorption de poils. N’oubliez pas de traiter régulièrement votre chat contre les parasites externes avec un produit efficace conseillé par votre vétérinaire !

Un conseil : ce n’est pas parce qu’on ne voit pas de puces, qu’il n’y en a pas !

Herbe à chat : orge, avoine, blé, seigle… elle ne permet pas l’élimination des poils via les selles mais provoque une régurgitation qui « balaye » l’estomac. Vous pouvez faire pousser ces graines d’herbe à chat dans des jardinières sur votre terrasse ou près de votre fenêtre.

Pâtes laxatives : vous trouverez chez votre vétérinaire des pâtes qui contiennent un lubrifiant intestinal (paraffine et vaseline) ou alors du malt améliorant l’évacuation des poils avalés. Elles s’utilisent régulièrement et facilement. Votre vétérinaire déterminera la durée et la fréquence d’administration en fonction des besoins de votre chat.

Prise en charge comportementale : Lorsque des troubles du comportement provoquent un léchage excessif, une consultation chez un comportementaliste félin, peut s’avérer indispensable.

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