Souvent considéré comme indépendant et indiscipliné, le Chat est rarement éduqué par ses humains qui se retrouvent parfois confrontés à des comportements dérangeants et inexpliqués.

Face à ses derniers, le recours à la punition est encore trop souvent fréquent, ce qui provoque la plupart du temps crainte et incompréhension chez le Chat qui, lui, ne cherche qu’à exprimer des besoins primaires et instinctifs …

L’éducation positive, souvent associée à l’éducation des enfants, mais de plus en plus utilisée pour les animaux de compagnie est une méthode d’apprentissage pour apprendre au Chat les quelques règles de vie indispensables et résoudre les difficultés rencontrées. 

Le Chat ne comprend ni la notion de « bêtise » ni celle de punition.

L’éducation positive est une technique d’apprentissage qui va aider à faire disparaître certains comportements indésirables sans pour autant nuire à la qualité de la relation Chat-Humain.

L’éducation positive ne repose sur aucun concept de hiérarchie, de dominance ou de

soumission. Elle repose sur la coopération, en cherchant le bon chemin pour obtenir le résultat souhaité. On préfèrera un parcours long avec un chat apaisé à un parcours court reposant sur la peur et l’agression.

Comprendre l’origine d’un comportement chez le Chat

Chez le Chat, chaque comportement est une réponse à un besoin spécifique qu’il tente de satisfaire en fonction des possibilités offertes par son environnement.

Les comportements du Chat sont de deux natures différentes :

  •  ils correspondent à l’expression de besoins instinctifs indispensables à son équilibre émotionnel et à son bien-être (grimper, griffer, chasser, …)
  • ils traduisent un stress pour le Chat qui se trouve confronté à une situation qu’il ne comprend pas et à laquelle il s’adapte à sa façon (élimination hors litière, attaque de prédation, destructions, …).

Le Chat n’opte jamais pour un comportement dans l’objectif de nous agacer ou de nous nuire. 

La vengeance et la jalousie, dont on l’accuse trop souvent à tort, ne font pas partie de son répertoire comportemental.

Monter sur la table, griffer un meuble, jouer avec le fil d’un téléphone ou uriner sur le tapis de la salle de bain ne sont pas des comportements que l’on peut qualifier de « bêtises » en tant que telles. 

Si l’environnement de vie que nous lui proposons n’est pas adapté à l’expression de ses besoins ou qu’il est de nature à le stresser, le Chat se débrouillera seul pour trouver une solution à la situation = « SA » solution, … et peu importe si cette dernière ne nous convient pas !

Il est aussi possible que le Chat répète un comportement spécifique dans le seul but d’attirer notre attention, parce que cela fonctionne. 

Même si l’interaction n’est pas positive pour lui, lorsque nous le chassons de la table sur laquelle nous ne souhaitons pas qu’il monte ou lui crions dessus à 2 heures de matin parce qu’il nous réveille en miaulant, il recommencera tant que nous lui accorderons l’intérêt qu’il recherche …

Les notions de bien et de mal

Le Chat n’a aucune notion du bien et du mal, valeurs morales inventées par l’Homme et intimement liées à notre culture et à notre l’éducation… Il ne fait qu’interagir avec son environnement pour répondre à ses instincts et satisfaire ses besoins.

Il ne peut comprendre pourquoi déterrer nos plantes, miauler toute la nuit ou nous tendre des embuscades nous met dans un tel état d’énervement puisqu’il agit juste comme son instinct lui demande de le faire. 

Il est par ailleurs incapable de faire le lien entre nos réprimandes et son comportement lorsque ce comportement date de plusieurs heures …

Si notre Chat s’enfuit à notre approche ou se recroqueville sur lui-même quand nous haussons le ton lorsque nous découvrons l’un de ses méfaits, ce n’est certainement pas parce qu’il ressent de la culpabilité, comme nous aimons le croire pour conforter notre idée qu’il comprend nos interdits.

Tout ce qu’il exprime dans de telles circonstances n’est rien d’autre de la peur, face à notre réaction et à une éventuelle punition, peur qui peut déboucher sur de l’évitement voire de l’agressivité.

Punir son chat : Un concept humain inefficace et contre-productif

Toute punition a pour objectif premier de réduire l’apparition d’un comportement dérangeant et a une connotation désagréable pour celui qui la subit.

  • la punition positive P+ consiste à ajouter un désagrément pour diminuer la fréquence d’apparition du comportement dérangeant : pichenette sur le nez, prise par le cou, tape sur les fesses, cris, pschitt à eau, répulsif, ton autoritaire, « Non » utilisé à tout-va …
  • la punition négative P- consiste à retirer un agrément pour diminuer la fréquence d’apparition du comportement cible : suppression de la gourmandise du soir, isolement, …

La punition peut donner une illusion d’efficacité en stoppant un comportement pendant un certain laps de temps mais il est essentiel de comprendre qu’elle ne le supprimera jamais totalement et le comportement finira par réapparaître avec la même intensité.

Les risques de l’usage de la punition

Le Chat est un animal très émotif, qui peut développer différents troubles du comportement en réaction au stress. Or une punition, la plupart du temps incompréhensible pour le Chat, ne fait qu’augmenter son niveau de stress et conduit la plupart du temps à des réactions de peur, d’évitement et d’agression.

La punition, en plus d’être inefficace, conduit souvent au renforcement du comportement dérangeant, elle est ainsi parfaitement contre-productive !

Notre Chat apprend juste à repérer chez nous l’état émotionnel qui annonce la réprimande et à se méfier de nous (en descendant de la table par exemple, non pas parce qu’il aura compris que c’est interdit mais juste parce qu’il aura peur de nous et s’éloignera pour rester hors de portée), tout en continuant à exprimer son comportement, parfaitement justifié pour lui, en notre absence.

Le cercle vicieux de la punition

Comportement gênant
Punition
Incompréhension
Stress
Besoin de s'apaiser
Comportement gênant
Punition

Le renforcement positif

Le Chat, en parfait hédoniste, est parfaitement capable de repérer rapidement les comportements qui lui rapportent quelque chose (une friandise par exemple) et ceux qui, simplement ignorés par son propriétaire sans aucun recours à la punition, ne lui rapportent rien.

L’objectif est donc d’encourager la coopération en le motivant et non pas de se faire respecter sous la contrainte, par la violence ou la peur.

Cette méthode peut prendre du temps, mais elle est réellement efficace sur le long terme.

Utilisée avec constance et patience, l’éducation positive permet de faire disparaître la plupart des comportements du Chat qui gênent l’humain avec son regard, ses habitudes et ses règles tout en renforçant la relation grâce au développement de la confiance et de la complicité.

L’éducation positive en 3 étapes

· Connaître les besoins du Chat et comprendre ses comportements

Lorsque l’on adopte un Chat, il faut accepter l’idée que ce dernier a des besoins qui lui sont propres et qu’il est donc nécessaire de les connaître à minima pour organiser son quotidien et aménager son intérieur afin d’y répondre convenablement.

Lorsqu’un comportement nous surprend, nous agace ou nous dérange, il est indispensable de chercher au préalable à le comprendre avant de vouloir le modifier.

Le Chat même s’il a appris à miauler pour nous, ne parle pas notre langue, il faut donc prendre le temps de l’observer et de vérifier si ses besoins peuvent être satisfaits par ailleurs avant de tirer la moindre conclusion.

Ce travail d’enquête et d’analyse peut parfois prendre du temps car plusieurs facteurs peuvent se combiner, comme par exemple l’odeur et la texture de ce nouveau canapé qui l’attire tant.

· Adapter et/ou enrichir l’environnement du Chat

Une fois le « pourquoi » du comportement identifié, il convient de rechercher une alternative plus attractive permettant de réorienter le comportement du Chat.

Dans un premier temps, il est important d’assumer nos propres responsabilités et de ne pas laisser traîner tout ce qui peut l’attirer, comme notre linge sale ou nos chaussures dans lesquels il lui arrive d’uriner ou la vaisselle sale qu’il aime tant lécher.

En cas d’élimination hors litière, il est également essentiel de vérifier la qualité de l’environnement litière que nous proposons.

Si notre Chat adopte la table comme un perchoir stratégique ou aime griffer le canapé qui se situe sur une de ses voies de passage, il peut être intéressant d’adapter simplement notre intérieur en déplaçant, par exemple, l’arbre à Chat pour le positionner juste à côté de la baie vitrée ou du canapé.

En y déposant régulièrement quelques friandises, ce dernier deviendra rapidement bien plus attractif que la table ou le canapé.

Si par contre, nous ne disposons pas dans notre logement d’alternative à proposer à notre Chat, il conviendra d’enrichir son milieu de vie en achetant quelques accessoires complémentaires permettant la réorientation du comportement posant problème : perchoirs en hauteur, griffoirs, cachettes, lieux de repos douillets, litières en nombre suffisant, jouets, gamelles ludiques, tapis de léchage …

· Renforcer les comportements souhaités

Une fois le problème identifié et l’alternative choisi, le moment est venu de faire comprendre à notre Chat que cette dernière est nettement plus intéressante pour lui et qu’il est dans son intérêt de la privilégier.

Pour cela, il suffit de le récompenser à chaque fois qu’il exprime le comportement alternatif que l’on attend de lui (s’installer dans son arbre à chat, utiliser ses griffoirs, utiliser ses gamelles ludiques, utiliser sa litière, …).

Attention toutefois, le Chat doit recevoir sa récompense dans les secondes qui suivent son bon comportement pour être efficace et permettre dans son esprit l’association comportement = récompense.

Par ailleurs, en cas d’utilisation d’une récompense alimentaire, cette dernière doit être spéciale et seulement utilisée pour le récompenser afin qu’elle reste unique et motivante.

En parallèle, il est nécessaire d’ignorer strictement le Chat à chaque fois qu’il exprimera son comportement gênant, sans engager aucune interaction avec lui (ni regard, ni parole, ni contact).

En récompensant systématiquement les comportements qui nous conviennent et en ignorant les autres, le Chat comprendra vite où est son intérêt et prendra plaisir à exprimer spontanément les comportements que nous recherchons pour obtenir une friandise ou une caresse.

Et lorsque que ces derniers seront parfaitement installés, nous pourrons envisager de réduire le recours à la récompense en l’utilisant aléatoirement.

Utilisée avec constance, patience et répétition, l’éducation positive donne d’excellents résultats chez le Chat.

L’éducation positive n’est pas naturelle. Nous avons (presque) tous appris que s’il convient de corriger les comportements inappropriés, les comportements adaptés, relevant de la normalité, ne méritent pas d’être félicités.

Le Chat est un animal hédoniste, en recherche permanente de bien-être et de plaisir. Il comprend donc très rapidement ce qui est payant pour lui (Bon comportement ð Friandise) et apprend à le renouveler.

Il est ainsi très intéressant d’exploiter cette particularité pour l’éduquer, en douceur et sans punition, tout en conservant une belle relation de confiance et de complicité avec lui.

C’est dans cette approche de l’éducation positive que s’inscrit ma pratique de comportementaliste félin et je peux vous aider pour qu’elle devienne une pratique quotidienne pour vous et votre Chat.