Le chat n’a pas de structure hiérarchique ce qui implique qu’il n’est ni soumis ni dominant.

Les rapports du chat avec un congénère, un autre animal ou un homme, existent

et sont plus ou moins familiers, respectueux, actifs ou passifs.

On peut dire que : La cohabitation s’apparente à une compétition de chaque instant.

L’espèce féline n’est pas une espèce sociale, elle est majoritairement solitaire. Cela veut dire qu’à l’état naturel, les félins ne se regroupent que pour s’accoupler et lors de l’éducation des bébés.

Certains chats acceptent de partager leur territoire avec leurs « amis » ou dans le temps et l’espace (fréquent en appartement : un chat a accès au canapé le matin et l’autre l’après-midi par exemple).

Ce qui veut dire que Pompon peut être prioritaire sur Kiki dans le salon et l’inverse peut se produire dans la cuisine. Cela va dépendre du champ territorial dans laquelle ils se situent sur leur territoire. Et bien sûr, il existe des endroits dit neutres, où chacun sort le drapeau blanc ce qui permet des moments d’accalmies. Ces lieux sont souvent les aires de repas et les aires de jeux.

Le concept de l’individu « Dominant »

Un dominant est un individu qui a des privilèges (de confort, de priorité, de reproduction) par rapport à d’autres individus avec lesquels il cohabite (relativité de la dominance)] et est capable de défendre ces privilèges (quand ils sont réellement menacés) avec des comportements adaptés et contrôlés [cela sous-entend un grand contrôle de soi et une intelligence supérieure], généralement des postures hautes et des comportements ritualisés (dits) « dominants ». La dominance est un statut qui est autant – voire plus – conféré par le groupe qu’affirmé par l’individu lui-même.

Organisation et hiérarchie

Vivre en groupe nécessite d’organiser l’espace et l’accès aux ressources. L’idéal serait que chacun satisfasse ses besoins tout en respectant ses voisins. C’est théoriquement possible quand les ressources sont illimitées. La réalité est tout autre : les ressources ne sont pas illimitées et plusieurs chats peuvent désirer la même chose au même moment. Il y a donc des compétitions, des rencontres non anticipées, et ces conflits doivent être gérés d’une façon ou d’une autre, par diplomatie, empathie, respect, politesse, bagarre ou préséance. On conçoit aisément que la stratégie de résolution de conflits varie d’un individu à l’autre en fonction de nombreux facteurs : sa personnalité, ses motivations, la familiarité du congénère, la croyance du comportement d’autrui…

Voici quelques stratégies possibles :

  • La préséance du premier arrivé, du type à chacun son tour !
  • L’attente passive (parfois longue) que l’un des compétiteurs se décide, du type j’y vais ou je n’y vais pas ? ou après vous, cher collègue !
  • L’affirmation de soi et de ses désirs, du type pousse-toi de là que je m’y mette !
  • L’agression compétitive, du type tire-toi de là, c’est ma place !
  • La préséance d’un individu, du type c’est toujours le même qui passe en premier, mais on ne s’y frotte pas !

Qu’est-ce que la hiérarchie ?

La notion de hiérarchie est très subtile. Le mot hiérarchie vient du grec hieros (sacré) et arkhê (commandement). Le mot a perdu son aspect sacré, il est devenu laïque, profane. Il signifie que l’un commande, ordonne, impose, décide, a priorité sur l’autre. La hiérarchie est une structuration de valeur, de privilèges ou de prérogatives. Cette notion de priorité hiérarchique est applicable aux individus et aux groupes. On parle de hiérarchie de dominance lorsqu’un individu (le dominant) a priorité sur un autre (le subordonné, le soumis). Nous avons un concept de classement, de dominance et de soumission (ou subordination). Ce classement n’existe que s’il est respecté : le subordonné ne conteste pas certains privilèges du dominant, le dominant respecte le subordonné qui le respecte. Ce respect mutuel réduit les combats, réduit le stress de la cohabitation puisque l’autre devient prévisible.

Dans une hiérarchie de dominance, on imagine que le dominant gagne les combats, qu’il ait priorité d’accès à la nourriture, au partenaire sexuel, au compagnon de jeu, au lieu de repos, aux terrains de chasse, et aux autres ressources importantes pour la survie, le bien-être et l’aptitude à se reproduire.

Chez le chat, on observe souvent la préséance suivante :

  • L’actif a l’avantage sur le passif.
  • Le premier arrivé a l’avantage sur le deuxième.
  • Celui qui est en haut a l’avantage sur celui qui est en bas.
  • Celui qui est à la bonne place au bon moment a l’avantage sur les autres.

Cette dernière observation nécessite une excellente intelligence pratique. Être à la gamelle au moment où on donne la nourriture, être proche de la table quand les humains mangent et laissent tomber les couennes du jambon, être le premier sur les genoux de Monsieur ou de Madame qui s’installe devant la télévision… nécessite une excellente coordination dans l’espace-temps et d’être vigilant à tous les indices annonciateurs d’avantages en nature.

Malgré tout, une « hiérarchie de dominance » se met en place spontanément pour réguler le stress de la cohabitation, quand un autre système est inefficace. Le chat est un animal de fuite, il préférera éviter le stress et déménager. Si le déménagement n’est pas possible (par exemple vie en appartement), la structuration du groupe peut réduire le stress. On retrouve alors souvent une organisation despotique. Le despote vit en fait en solitaire dans un système de contrainte ; s’il en avait la possibilité, il vivrait seul. Si le groupe contient un chat agressif et un chat fuyant, ces deux individus peuvent se livrer à une lutte territoriale, le chat agressif empiétant puis envahissant les champs territoriaux du chat fuyant, jusqu’à ce que ce dernier se réfugie dans des cachettes. Despotisme et harcèlement augmentent le stress du groupe au lieu de le réduire.

L’organisation sociale des chats est complexe et imprévisible. Elle répond assez bien à la loi du chaos, à savoir qu’une modification minime aujourd’hui peut entraîner des répercussions importantes et parfois dramatiques, toujours imprévisibles, de la structure du groupe dans le futur. Comme le changement est un phénomène inévitable, la structure sociale des groupes de chats est un phénomène fragile et mystérieux.

Adopter un autre chat pour « tenir compagnie au premier » n’est pas une bonne idée et ne devrait jamais être un argument en cas d’adoption d’un nouvel animal.

 

Cela doit mûrement se réfléchir. Il faut garder en tête que le chat est un animal très attaché à son environnement, à ses habitudes, à sa tranquillité… Donc lui imposer la présence d’un nouvel individu va forcément le perturber (plus ou moins selon les cas).

Les chats sont capables de s’adapter et peuvent très bien cohabiter si l’espace disponible est suffisamment grand, et que les ressources sont présentes en grande quantité (leur permettant de ne pas se croiser et se « disputer » telle ou telle ressource).

J’insiste beaucoup là-dessus, car si c’est très important lors de l’introduction, c’est également essentiel par la suite ! Même si tout se passe bien pendant un temps, on n’est jamais à l’abri qu’un jour cela ne convienne plus…

L’âge et le sexe importent peu. Attention aux adoptions de chatons, qui même s’ils sont généralement mieux acceptés quand ils sont petits (et encore, c’est discutable), passent un jour par la puberté (où ils peuvent être particulièrement « pénibles » pour les adultes).

Malheureusement, il arrive parfois que malgré une réponse positive à leurs besoins, certains chats ne s’entendent pas avec leurs congénères. On parlera alors de seuil de tolérance.

 

Je peux vous accompagner dans un protocole d’introduction qui pourra sembler contraignant et fastidieux.

Mais c’est quasiment l’assurance absolue que la cohabitation entre les différents individus se passera bien.

Et finalement, ces quelques jours/semaines à faire attention valent largement le coup, quand on pense aux 10-15 années de vie commune qui vous attendent par la suite …