Baudelaire et les chat : muses secrètes du poète maudit
« Viens, mon beau chat, sur mon cœur amoureux… »
Avec ces mots, Charles Baudelaire livre l’un des plus vibrants hommages à l’animal qu’il considérait non comme un simple compagnon, mais comme une véritable âme sœur.
Chez Baudelaire, le chat est roi. Et sa place dans le cœur du poète en dit long sur notre lien ancestral avec cet être mystérieux.
🪞 Baudelaire et les chats : miroirs du monde intérieur de Baudelaire
Dans ses poèmes Le Chat et Les Chats, Baudelaire dresse le portrait du chat :
Silencieux, mais éloquent dans ses regards
Sensuel, sans vulgarité, par la seule grâce de ses gestes
Libre, tout en restant loyal, à sa manière
« Il cherche le silence, l’ombre et l’horreur du noir… »
(Les Fleurs du Mal, Les Chats)
Baudelaire perçoit le chat comme un compagnon émotionnel, capable d’apaiser les tourments.
❤️ Baudelaire et les chats : Pourquoi Baudelaire les aimait
Chez Baudelaire, le chat symbolise :
- La femme libre : mystérieuse et insaisissable
- L’Orient raffiné : propice aux rêveries mystiques
- La complicité silencieuse : sans paroles, mais profonde
En comportement félin, cette compréhension intuitive est essentielle.
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🔍 Ce que nous apprend Baudelaire pour comprendre nos chats
Relire Baudelaire, c’est découvrir un chat :
- Libre et non soumis
- Attaché à ses espaces et ses rituels
- Capable d’empathie silencieuse
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📜 Les trois poèmes majeurs de Baudelaire consacrés aux chats
Les Fleurs du mal (éd. 1857) / Le Chat
(« Viens, mon beau chat, sur mon cœur amoureux »)
Baudelaire et les chats : Ce poème est l’un des plus célèbres de Baudelaire.
Il y décrit le chat comme une créature sensuelle et mystérieuse, comparant ses yeux à des pierres précieuses et son corps à une source de plaisir tactile.
Viens, mon beau chat, sur mon cœur amoureux ;
Retiens les griffes de ta patte,
Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux
Mêlés de métal et d’agate.
Lorsque mes doigts caressent à loisir
Ta tête et ton dos élastique,
Et que ma main s’enivre du plaisir
De palper ton corps électrique,
Je vois ma femme en esprit ; son regard,
Comme le tien, aimable bête,
Profond et froid, coupe et fend comme un dard,
Et des pieds jusques à la tête,
Un air subtil, un dangereux parfum
Nagent autour de son corps brun.
Les Fleurs du mal (éd. 1857)/Le Chat (« Dans ma cervelle se promène »)
Baudelaire et les chats : Dans ce poème, Baudelaire évoque le chat comme une présence constante dans son esprit, une source d’inspiration et de réconfort.
Le chat est décrit comme un être presque divin, capable de juger et d’inspirer.
Dans ma cervelle se promène,
Ainsi qu’en son appartement,
Un beau chat, fort, doux et charmant.
Quand il miaule, on l’entend à peine,
Tant son timbre est tendre et discret ;
Mais que sa voix s’apaise ou gronde,
Elle est toujours riche et profonde.
C’est là son charme et son secret.
Cette voix, qui perle et qui filtre
Dans mon fond le plus ténébreux,
Me remplit comme un vers nombreux
Et me réjouit comme un philtre.
Elle endort les plus cruels maux
Et contient toutes les extases ;
Pour dire les plus longues phrases,
Elle n’a pas besoin de mots.
Non, il n’est pas d’archet qui morde
Sur mon cœur, parfait instrument,
Et fasse plus royalement
Chanter sa plus vibrante corde,
Que ta voix, chat mystérieux,
Chat séraphique, chat étrange,
En qui tout est, comme en un ange,
Aussi subtil qu’harmonieux !
De sa fourrure blonde et brun
Sort un parfum si doux, qu’un soir
J’en fus embaumé, pour l’avoir
Caressée une fois, rien qu’une.
C’est l’esprit familier du lieu ;
Il juge, il préside, il inspire
Toutes choses dans son empire ;
Peut-être est-il fée, est-il dieu ?
Quand mes yeux, vers ce chat que j’aime
Tirés comme par un aimant,
Se retournent docilement
Et que je regarde en moi-même,
Je vois avec étonnement
Le feu de ses prunelles pâles,
Clairs fanaux, vivantes opales,
Qui me contemplent fixement.
Les Fleurs du mal (éd. 1857)/Les Chats
Baudelaire et les chats : Ce poème présente les chats comme des créatures nobles et mystérieuses, aimées tant par les amoureux que par les savants.
Baudelaire les compare à des sphinx, symboles de mystère et de sagesse.
Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment également, dans leur mûre saison,
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.
Amis de la science et de la volupté,
Ils cherchent le silence et l’horreur des ténèbres ;
L’Érèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,
S’ils pouvaient au servage incliner leur fierté.
Ils prennent en songeant les nobles attitudes
Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
Qui semblent s’endormir dans un rêve sans fin ;
Leurs reins féconds sont pleins d’étincelles magiques,
Et des parcelles d’or, ainsi qu’un sable fin,
Étoilent vaguement leurs prunelles mystiques.
📝 Baudelaire et les chats : Le chat, compagnon d’âme
Chez Baudelaire, le chat n’est pas un simple animal.
C’est une présence, un mystère, un compagnon d’ombre.
C’est une figure qui traverse la poésie pour nous rappeler qu’il existe encore des êtres que l’on ne comprend pas totalement
— et que c’est très bien ainsi !! !! !!
