Est-ce que vous connaissez Félis ?

Félis est un grand matou de 6/7 kg… Il n’a jamais vu un vétérinaire, il n’est presque jamais malade, les membres de sa famille non plus d’ailleurs. Sa famille est très ancienne. Leur racine remonte à 6,9 millions d’années
Félis n’a pas de poils, mais une magnifique fourrure qui le protège contre le froid, la chaleur, l’humidité et la sécheresse. Mais qui protège également sa peau, organe indispensable pour un bon fonctionnement du système immunitaire.
La maman de Félis a une portée par année, entre Mars et Mai.
Félis a eu la chance d’avoir été allaité pendant 3 mois puis sa Maman a commencé à lui amener des petits rongeurs. Quand il avait 6 mois il a commencé à chasser lui-même. Sur le territoire de sa maman qui fait entre 190 et 200 ha.
Notre grand matou a besoin d’un très grand jardin. Il chasse la nuit et surtout à l’aube et au coucher de soleil. Et de préférence sur des prairies et clairières.

Félis c’est Félis Sylvestris Schreber.

Notre chat forestier ou chat sauvage. Sa famille n’a pas connu de canapé, de vaccination mais également pas de maladies graves tel que le cancer. Il n’a jamais vécu dans un appartement, dans une ville ou un village. Alors il a gardé tous ses instincts et comportements d’animal sauvage. Et il vivra heureux jusqu’ à ses 15 ans. Seul petit hic. Les chasseurs, qui ne veulent pas comprendre que notre Félis est protégés depuis 1970 et la déforestation qui réduit son biotope.

Sur cette photo c’est aussi Félis … mais Félis Sylvestris Catus.

Notre chat domestiqué. Sa famille remonte à 10000 années.
Pourtant il y a des gens qui les appellent des chats sauvages.
Pourquoi ? Parce qu’un jour, ces Félis Catus ont été abandonnés par leur propriétaire et ils vivent dorénavant dehors dans la nature.
Mais qu’elle est donc la différence entre un chat sauvage et un chat domestiqué vivant à l’état sauvage ? Et peut-il vraiment vivre à l’état sauvage…
Déjà Félis Catus n’a pas de fourrure. Il a des poils, choisis par des humains selon leur critère de beauté et non selon leurs besoins de survie. Ces poils ne le protègent pas contre le froid, la chaleur, l’humidité ou la sécheresse. Et surtout ces poils ne protègent pas sa peau, tellement importante pour le système immunitaire.
Selon leur couleur certains chats peuvent même souffrir de cancers et de plus en plus de Félis Catus sont atteints par des maladies de peau.
En ce qui concerne les maladies en général, c’est catastrophique. Aujourd’hui la quasi-totalité des chats sont porteurs de maladies : Herpès Virus Félin FHV-1, Calicivirus Félin FCV, Typhus FPV, PIF FIPV, Leucose FeLV, Sida du chat FIV, Teigne, Gale …
Pourquoi toutes ces maladies ?
Il y a plusieurs raisons. Une population de chats de plus en plus importante ce qui favorise la prolifération des maladies, des vaccins souvent inefficaces et l’apparition de maladies immuno-déficientes.
Le stress d’une vie non adaptée aux besoins des chats provoque également des trop pleins de comportements que les propriétaires ne peuvent supporter :

  • Des chats agressifs
  • Des chats hyper actifs
  • Des chats qui détruisent
  • Des chats qui vocalisent
  • Des chats qui éliminent ailleurs que dans leur litière

Les problèmes rencontrés sont souvent dus à des maitres qui ne maitrisent pas l’éthologie de leur animal et aggravent les comportements indésirables, Trop souvent, des propriétaires désespérés envisagent des décisions ultimes : Abandon voir pire Euthanasie de confort.
Bon nombre de propriétaires égoïstes obligent les chats à vivre selon leurs idées au lieu de prendre en compte les besoins réels de leur félin.
Un chat domestiqué mâle à un territoire de 75ha, une femelle de 4 ha. Ils vivent la nuit et ont un Instinct de chasse qui les poussent à courir après ce qui bouge. Mais cet animal, avec ses instincts, devient tout simplement fou d’ennui, enfermé dans un appartement, sans pouvoir courir, sans distraction…
De plus, aujourd’hui la loi autorise à arracher les bébés à leur mère à 2 mois (8 semaines). S’ils sont capables de manger seuls à cet âge-là… le sevrage émotionnel est bien loin d’être terminé.

Un chaton doit rester avec sa mère jusqu’à 16 semaines
(On a longtemps dit entre 12 et 14 mais de récentes études repoussent la date de l’adoption).
Les chatons acquièrent pendant cette période tous les éléments nécessaires pour se comporter  » normalement  » tout au long de leur vie.
La socialisation est le processus d’apprentissage des modalités de relations entre les individus d’un groupe.
Cette phase est cruciale car de sa mise en place découle le comportement ultérieur du chat vis-à-vis de ses congénères mais également vis-à-vis des autres espèces, humains y compris.
Toutes les stimulations vont laisser une marque indélébile sur le chaton
La socialisation intraspécifique correspond au processus d’identification de l’espèce. L’imprégnation est un processus automatique, irréversible et spécifique. Il est également généralisable.
La socialisation interspécifique correspond à une familiarisation ou à une habituation avec des individus d’une autre espèce.
Contrairement à la socialisation intraspécifique, elle ne se généralise pas et est réversible.
La socialisation à l’espèce humaine par exemple, qui va conditionner la tolérance au contact et la qualité des interactions avec l’homme, doit être entretenue.
Si le chat est privé de contacts humains après la fin de la période sensible, il oublie et peut redevenir « sauvage ».

En conclusion, Félis Catus peut-il survivre seul dans la nature ?
Non

Des études de terrain menées par des éthologues qui ont observé des colonies de chats errants pendant plusieurs années ont permis d’établir que l’espérance de vie des chats des rues ne dépasse guère les 3 à 5 ans en moyenne et que bien peu atteignent leurs 12 ans.

Un chat domestiqué ne peut pas vivre à l’état sauvage. Il peut juste survivre …
Si ll échappe aux empoisonnements, aux collets illégaux, aux accidents, à la maltraitance
il survivra avant de se faire rattraper par une maladie liée à ses conditions de vie : stress permanent, froid, chaud, humidité, manque de nourriture, manque de sommeil dû à l’insécurité, etc.
Survivre pour un chat errant est déjà bien difficile, mais avec l’âge, raidissant ses membres et l’empêchant à la fois de fuir, de se défendre mais aussi de se toiletter efficacement, la vie devient alors une épreuve terrible et angoissante.
Les vieux chats des rues sont tous des guerriers, des survivants, des héros qui ont mené bien des batailles tout au long de leur existence.

Pour que cesse toute cette souffrance, pour que cessent ses hordes toujours plus nombreuses de chats errants, il suffirait pourtant de si peu.
Juste un comportement un peu plus responsable et une prise de conscience de chaque propriétaire de chat :

  • Faire stériliser son chat,
  • Ne plus faire naître
  • Adopter uniquement un chat en règle…