Il est assez commun d’englober dans une même catégorie tous les types de chats.

En fait, il existe de nettes différences entre le chat domestique, le chat errant, le chat haret et le chat forestier.

  • le chat « domestique » proprement dit (Felis silvestris catus ou Felis domesticus), dépendant de l’homme qui l’abrite, le nourrit et le protège.
  • le chat « errant », indépendant de l’homme et vivant sur un territoire plus étendu, mais se nourrissant en grande partie de denrées anthropiques.
  • le chat « haret » ou chat « féral », retourné à une vie sauvage où il subsiste par lui-même loin de l’homme, bien qu’il lui arrive de consommer des denrées d’origine anthropique.
  • Le chat « forestier » ou chat « sauvage »  (Felis silvestris), chat des forêts d’Europe (Felis silvestris silvestris) ou chat ganté d’Afrique (Felis silvestris lybica) ou encore chat orné d’Inde (Felis silvestris ornata) ou chat d’Asie centrale (Felis silvestris cafra) ou enfin chat de Biet (Felis silvestris bieti)  qui n’a jamais été domestiqué.

Le Chat haret ou chat féral

Le chat haret, ou chat féral, est un chat domestique (petit félin de la sous-espèce Felis silvestris catus), retourné à l’état sauvage ou semi-sauvage, par le phénomène du marronage. Il a pu vivre en compagnie d’êtres humains au cours de son existence, avant de fuguer ou d’être abandonné volontairement, ou bien être né loin d’eux, en étant issu d’une lignée dont le retour à l’état sauvage remonte à plusieurs générations. De sorte que la différence entre le chat haret et le chat domestique proprement dit n’est pas génétique, mais uniquement éthologique, c’est-à-dire liée à son mode de vie.

Le terme féral est utilisé pour désigner tout animal retourné à la vie sauvage après avoir été domestiqué

Le terme haret, en revanche, ne peut être utilisé que pour le chat, selon le rejet de pourvoi en cassation contre l’arrêt de la Cour d’Appel de Poitiers du 28 février 1989 « pour actes de cruauté envers un animal domestique (…) », où il est précisé que :

« le chat haret est celui qui est retourné à l’état sauvage et vit de gibier ».

La spécificité des chats harets tient à leur système social, reposant sur de vastes colonies territoriales, contrairement tant au chat domestique proprement dit qu’au chat forestier, essentiellement solitaire. Son alimentation de base repose sur les petits mammifères, notamment des rongeurs, comme pour son cousin sauvage.

En France, le chat haret a été retiré de la liste des espèces chassables (arrêté du 26 juin 198714) et de la liste des animaux susceptibles d’être classés nuisibles (arrêté du 30 septembre 198815). Le maire devient seul responsable de la divagation des chats au titre de l’article L.211-20 de 200016 du code rural et de la pêche maritime. Par ailleurs, sa limitation peut continuer de s’effectuer dans le cadre de la police de la rage qui dépend du ministère de l’Agriculture.

Peut-on apprivoiser un chat haret ?

Des experts se sont penchés sur cette question avant de conclure qu’à de rares exceptions près, il est quasiment impossible d’apprivoiser un chat féral dès lors qu’il est âgé de plus de 5 semaines. Sa domestication implique la capture de l’animal avant qu’il soit âgé de 1 mois puis sa socialisation. Mais rien ne garantit que son comportement à l’âge adulte puisse être en adéquation avec ce que l’on attend d’un animal de compagnie devant partager le quotidien d’une famille.

Le chat errant

Le chat « haret « errant » est à distinguer du chat haret . Il évolue dans des zones plus ou moins urbaines et garde une dépendance indirecte à l’humain en se nourrissant de denrées anthropiques (restes alimentaires, nourrissage volontaire par des particuliers ou des associations, etc.) en plus de ses éventuels butins de chasse. Il peut être amené dans ce cadre à partager son domaine vital avec des congénères autour de ses ressources alimentaires, au point de former parfois de véritables colonies. Il se laisse par ailleurs plus facilement approcher que le chat haret, qui beaucoup plus méfiant, aura plutôt tendance à fuir ou à se cacher.

Le chat forestier

Il est très difficile de distinguer un chat forestier d’un chat domestique.

Une stature supérieure, une fourrure plus longue, un stop nasal plus marqué (Courbure du nez entre le front e le museau) mais surtout un pelage avec des particularités uniques :

  • une ligne dorsale noire qui s’étend du garrot à la base de la queue
  • une queue parcourue d’anneaux noirs fermés qui deviennent de plus en plus larges, avec un manchon noir sur l’extrémité.
  • quatre à cinq rayures noires qui vont de la tête à la nuque.

Le chat forestier est une espèce protégée par la loi française depuis 1979 et inscrite à la Convention de Berne (Relatif à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe) depuis 1982.

La France héberge la plus grande population de Chats sauvages d’Europe et est le seul pays où il est en expansion.

L’hybridation et ses conséquences

Les trois premières populations sont à même de s’accoupler et sont fertiles non seulement entre elles, mais également avec les espèces sauvages de Felis silvestris.

Si cette hybridation existe depuis la domestication de Felis silvestris, elle prend aujourd’hui des proportions considérables avec la pression exercée par la population humaine, ainsi qu’avec le recul et le morcellement de l’habitat du chat forestier, au point de menacer le maintien de l’intégrité génétique des espèces sauvages.

Dans certains pays, où le chat n’est pas une espèce d’origine indigène, les populations de chats harets ont proliféré ; ils représentent en Australie une population évaluée entre 2,1 et 6,3 millions de chats fin 2016 , qui pose de graves problèmes environnementaux.